Bon matin!
Voilà un autre beau sujet qui me trotte dans la tête depuis longtemps. J’ai commencé ce texte avant que ma plus jeune commence l’école, alors que j’étais maman à la maison à plein temps. Je le termine enfin, près de 3 ans plus tard, alors que mes deux enfants sont maintenant en première et quatrième année.
J’ai mis beaucoup de temps à l’écrire. Je dois dire que j’ai de la difficulté à partager mes idées, par peur d’être jugée. J’assume généralement bien mes convictions, mais j’ai plus de difficultés à gérer la critique.
Bref, ça rend la tâche plus ardue, mais je suis contente de partager mes idées quant à notre choix (j’inclus mon conjoint parce que ce sont des décisions de couple sur certains points) à la fameuse question :
Maman retournera-t-elle travailler ou restera-t-elle à la maison?
Plusieurs questions se posaient à moi
Vais-je m’ennuyer?
Est-ce que j’ai pris la bonne décision?
Est-ce que je vais trouver difficile de quitter le marché du travail?
Que vont penser les autres mamans qui travaillent?
Qu’arrivera-t-il si je n’ai plus de salaire?
Est-ce que je prive mes enfants d’un gros bonus en ne les envoyant pas en garderie?
Après plusieurs questions, doutes, décisions, regrets, satisfactions, vous vous douterez que le choix final (étant déjà plutôt entamé) a été de rester à la maison avec mes enfants. Selon mon moral, selon la journée, selon bien des critères, parfois bien sensés et d’autres fois plutôt futiles, les réponses à ces nombreuses questions diffèrent 🙂
Si je reprends du début, contrairement à ce que bien des gens pourraient penser, mon choix d’être à la maison s’est fait bien avant notre expatriation. Du plus loin que je me souvienne… en fait je me souviens exactement de ce moment, au restaurant, alors que j’étais en larmes parce que je ne voulais pas retourner travailler le lendemain. Ma fille venait tout juste d’avoir un an et j’avais l’impression de l’abandonner dans les bras d’une autre, qui en prendrait bien soin, oui, mais qui profiterait de toutes ses journées avec elle.
Bon, les mamans me diront que c’est le choc du changement, le retour à la routine du boulot, bla, bla bla! Oui, je suis entièrement d’accord avec vous! Mais… c’était bien profond, cette envie d’être à la maison avec les enfants, je pense que c’était pour moi. Notre prochain objectif familial devenait donc de me permettre de prendre une pause du travail pour être à la maison. À partir du moment où nous avons voulu fonder une famille, c’est un mode de vie qui m’attirait et c’était encore plus clair maintenant que j’avais ma fille dans les bras.
C’est une belle opportunité que nous avons grâce au programme offert au Québec, de faire des choix quant à la façon de profiter de ce congé parental. C’est d’autant plus apprécié maintenant que je suis en Californie parce que les parents n’ont pas tellement de temps à la maison avec un nouveau bébé ici. Pour notre part, comme nous voulions un minimum d’aisance financière, ce beau projet a été possible après l’arrivée de notre deuxième cocotte… mais Oh combien apprécié!
Un choix au Québec / Une situation imposée en Californie
Au Québec, c’était notre décision. Je pense sincèrement avoir eu droit à la situation parfaite pour nos besoins. Comme le CPE acceptait les enfants à partir de 18 mois, j’ai eu mon bébé avec moi tout ce temps alors qu’elle a passé quelques mois au CPE avant notre expatriation.
En étant à la maison, ça diminuait de beaucoup les heures passées à la garderie, autant pour ma plus vieille. Je les amenais juste avant le début du programme de la journée et je les reprenais autour de 4h. Encore une fois, pour moi, c’est un bon 3-4 heures de moins qui compte et ça me permettait de travailler à la maison, quelques heures par semaine (j’avais mon petit studio de photographie).
En Californie, c’est devenu un choix imposé. Nous étions avisés que je n’aurais aucune autorisation de travailler en acceptant l’offre pour mon conjoint. De toute façon, entre vous et moi, j’étais loin de vouloir me trouver un emploi avec tout ces tracas que j’avais déjà (nouvelle langue à maîtriser, nouvel environnement, m’occuper des enfants).
Ici, d’ailleurs, j’ai aussi choisi de garder les filles à la maison à temps plein (à l’exception de quelques semaines de garderie pour leur donner un coup de pouce en anglais). Les garderies sont très dispendieuses et dans notre situation, j’aurais pu choisir une garderie à temps partiel. Après réflexion, je tenais encore à être à la maison avec les filles. Au final, ma plus vieille à profité de sa première et dernière année avec moi et ma plus jeune, à l’exception de quelques mois à Québec et en Californie, a été un bébé à la maison jusqu’à son entrée à la pré-maternelle 🙂
Ça me remplit de bonheur, malgré ce que les gens peuvent penser de ce choix.
Jugement des autres
Ici, la situation de maman à la maison est beaucoup plus acceptée, moins jugée. C’est plus fréquent et un grand nombre de mamans (ou papas) quittent leur emploi pour quelques années. Le coût des garderies et le congé de maternité sont différents du Québec, c’est peut-être ce qui explique en partie la situation.
Je n’ai jamais senti de jugement ici, mais au Québec, qu’on veuille le croire ou non, malgré que j’ai eu beaucoup de commentaires de mamans qui auraient bien voulues rester à la maison, j’ai aussi eu droit à des commentaires désobligeants.
Valorisation
Évidemment qu’avec cette décision vient quelques moments de découragement. Ces journées où on se demande ce que l’on vaut professionnellement. Est-ce si valorisé d’être maman à la maison?
Après tout, c’est probablement le même type de question qu’une maman au boulot se demande parfois : est-ce que je ne devrais pas arrêter quelques mois pour passer du temps avec mes enfants?
Ce qui en ressort toujours, même après toutes ces années, c’est notre qualité de vie familiale qui en bénéficie grandement.
Ça reste quand même très difficile par période parce que le rôle de maman à la maison, ce n’est pas un emploi qui vient avec beaucoup de tapes dans le dos, d’encouragements, de remerciements, etc.
Je pense que je ne me trompe pas en disant que si nous n’avons aucune reconnaissance, aucune valorisation au sein de notre travail, notre motivation en prend un coup. C’est la même chose à la maison. Il y a des périodes où j’ai l’impression de faire tout ça pour rien, que ce n’est pas si utile. Il faut faire attention à ces moments-là et se convaincre que nous avons fait le bon choix, pour nous et notre famille!
Je m’arrête ici pour l’instant et deux autres articles suivront dans les prochaines semaines pour compléter ma réflexion sur le sujet!
Bonne journée!