Je me lance!
Bonne lecture… j’en ai long à dire, au point que j’ai divisé le tout en deux parties! :o)
Je ne pensais pas avoir un attachement si fort avec le Québec mais ça restera toujours mes racines. Malgré tout ce qu’on peut trouver d’attirant ailleurs, je resterai toujours une canadienne, une québécoise.
Ce sont des attaches personnelles (famille, amis), des souvenirs (mariage, naissance de mes filles, première maison), de coeur (lieux, références, milieu de travail) et de langue! Oui, j’ai toujours eu à coeur ma langue maternelle, mais c’est en étant ailleurs que ça explose x1000.
C’est une grande partie de notre identité, ça nous représente, c’est NOUS!
Ma réaction
Oui, croyez-le ou non, la première chose à laquelle j’ai pensé à propos de mes filles quand est venue l’idée de s’expatrier, c’est : NON, on ne quitte pas, elles n’apprendont pas à lire et à écrire en français!
Bon, étant de nature assez paniquée (ok, de nature très paniquée… je vois mon chum approuver à la lecture de ce passage ), plutôt que de voir des solutions possibles, je me fermais à l’idée de nous intégrer dans un mode de vie anglophone.
L’anglais, ça nous attrape au vol. Dès qu’on y est, on s’y fait, alors que le français n’est pas très courant ici… J’ai eu peur de le perdre. À vrai dire, je n’ai pas peur de perdre mon français, mais j’ai eu des inquiétudes pour mes filles quant à la lecture et à l’écriture.
Je ne suis certainement pas la seule avec cette inquiétude (j’en connais quelques-uns déjà) et j’avais envie d’échanger sur le sujet.
Que faire pour conserver le français? Pour moi, entre apprendre une deuxième langue et apprendre notre langue maternelle, la nuance est grande. À priori, je ne veux pas que mes enfants apprennent à écrire et à lire le français pour avoir plus d’ouverture ou de possibilités, mais bien parce que c’est notre langue. Ça fait partie de notre vie. Je ne serais pas aussi intense avec l’anglais si nous habitions Québec, j’en suis certaine.
Pour moi, c’est aussi simple que : nous sommes québécois, nous ne parlions pas anglais avant d’arriver ici alors il n’est pas question que mes filles ne sachent pas écrire “Je t’aime!”.
Nos solutions
Oui, nous parlons français à la maison, mais ça va plus loin que ça pour moi. Si nous allions passer quelques mois dans un pays anglophone, mes filles deviendraient bilingues (à l’oral) et ça me conviendrait, mais pour notre langue, je veux plus que ça. Je tiens à ce qu’elles puissent le lire et l’écrire.
J’ai regardé les possibilités d’écoles francophones. Il y a quelques endroits, mais ce sont des écoles privées, en plus d’être très dispendieuses. Sincèrement, ça ne me semblait pas la solution idéale parce qu’il faut tout de même penser qu’on vit dans un milieu anglophone. Si mes filles allaient à l’école exclusivement en français, elles ne seraient pas totalement intégrées ici.
L’idéal serait une école d’immersion; les enfants font graduellement deux langues jusqu’à être 50/50 dans une journée. Il y a une école d’immersion anglais/français dans le coin de Los Angeles, mais plus près de nous, c’est anglais/espagnol. Une troisième langue, pourquoi pas :o)
Aux États-Unis, du moins dans notre coin qui est éloigné du Québec, il est plutôt difficile de trouver des ressources pour l’enseignement du français. Une bonne façon d’accumuler livres et cahiers d’activités est de faire des achats en ligne (Archambault, Renaud-Bray). Lors de mes voyages au Québec, c’est toujours dans ma liste!
Internet est génial pour trouver des idées et diverses activités, fiches d’études, etc. Il y a aussi quelques écoles de langue.
J’ai inscrit ma plus vieille dans une école et les trente dernières minutes de son cours sont consacrées à la lecture et à l’écriture.
Références
Diverses ressources en ligne sont accessibles, en voici quelques-unes :
www.millemerveilles.com
www.jerevise.fr (gratuit)
www.envolee.com (manuel pédagogique reproductible)
http://www.ameliepepin.com/scolaire (abonnement annuel offert)
Livres et cahiers d’activités :
http://www.editionscaractere.com/
http://www.archambault.ca/labergecolette-toute-ma-1re-anneeenfin-tout-pour-se-preparer-et-reussircahier-dactivites-ACH002625294-fr-pr
www.editionscec.com (abracadamots)
J’ai lu un article portant sur l’importance de parler notre langue maternelle avec nos enfants.
Le lien est juste ici : http://www.smartspeechtherapy.com/guest-post-why-should-parents-talk-to-their-children-in-their-native-language/
Mes trucs
On s’entend que je suis ni pédagogue, ni enseignante! Je fais de mon mieux comme maman pour faire évoluer mes filles en français… dans un milieu anglophone!
Dès notre arrivée, j’ai appliqué ces règles pour garder le français très actif :
◦Les filles doivent nous parler en français (et nous en retour)
◦Les films et émissions jeunesse en français (DVD)
◦Jeux de société et lecture en français
◦Comptines et chansons francophones
Mes exigences peuvent sembler bien élevées, mais nous n’avons pas eu à nous battre parce que nos enfants nous parlaient en anglais tout d’un coup, loin de là. Vous verrez les ajustements que nous avons dû faire dans le deuxième paragraphe de la section Il faut faire attention. C’était assez mineur!
L’exigence est tout de même présente, je ne laisse passer l’anglais que pour les devoirs. Ha oui, récemment j’ai ajouté une permission; si elles jouent seules, dans leur monde imaginaire, je ne les écoeure pas avec ça (je leur suggère que leur poupées parlent français, mais elles viennent parfois de la Californie!). Suite à une discussion avec une amie, je ne voudrais pas non plus les tanner dès qu’il est question de français et qu’elles ne veuillent plus rien savoir (hein Annie?)
Dans le quotidien de notre vie par contre, NO WAY! ha ha ha! Sérieusement, j’ai pu constater qu’elles comprennent bien les recommandations parce que mon chum a dit à ma plus vieille récemment : “On parle en français SVP!” et elle a tout de suite dit : “Je parle toujours en français. Maman a dit qu’on pouvait parler anglais quand on joue avec nos poupées”. Je suis très heureuse de ça parce que je n’ai jamais besoin de leur demander de nous parler français.
Je parle exclusivement en français avec mes filles. Si je dois leur demander quelque chose devant des gens, je parle tout de même en français. De toutes façons, c’est beaucoup plus naturel pour moi. Je ne vais certainement pas chercher mes mots pour leur parler.
Un matin, je passais une commande de livre et j’ai vu un CD de musique pour enfants… tiens! tiens!, la bonne idée. J’aime bien quand les filles chantent Roboto-to-to et Alouette, gentille alouette! C’est simple, les enfants adorent et le travail se fait en même temps.
Un autre exemple quand je me demandais comment lui apprendre des mots (lire et écrire on s’entend), je me suis dit que les journées de la semaine et les mois de l’année étaient quand même pertinents. Voilà qu’elle revient de l’école et qu’elle me chante je ne sais trop quoi en guise de jeu à la corde à danser. Vous me voyez venir? Je ne sais pas pour vous, mais la chanson dans mon temps était “les mois de l’année sont janvier, février…”. Maintenant, on chante à la corde à danser et par le fait même, on apprend nos mois! Il faut prendre toutes les occasions possibles.
J’ai aussi préparé des mots-étiquettes pour permettre aux filles d’en visualiser souvent et elles aiment le principe de cartes! Il faut trouver ce qui motive nos enfants pour que ça fonctionne je pense!
(N’oubliez pas la deuxième partie disponible sur ce même sujet)